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    Il y a bien longtemps, au début de la dynastie des Xia, régnait l'Empereur Yan. Celui avait de nombreux enfants ; la plus jeune de ses filles se nommait Nüwa.

    Jingwei essaie de combler la mer

    D'une indéniable beauté, Nüwa avait en commun avec ses sœurs d'aimer se parer de soie et de joyaux. Une seule passion la différencié des autres : Nüwa aimait passionnément la mer. Le palais impériale se dressant non loin de la mer de l'Est, elle s'y rendait chaque jour, soit pour ramasser des coquillages irisés de milles couleurs, soit pour naviguer seule sur la mer.

    Jingwei essaie de combler la mer

    Seulement, un jour, sur le chemin qui menait jusqu'à la grève, une brise glaciale vola jusqu'à Nüwa. Levant les yeux, elle aperçut de vastes ombres qui obscurcissaient le ciel.

    Mais peu lui importait. Nüwa ne craignait ni les nuages, ni le froid, ni la pluie, en particulier lorsque ceux-ci s'enroulaient paresseusement à des lieux de là où elle se trouvait.

    Alors, certaine de ne courir aucun danger, Nüwa flâna au bord de l'eau, ramassa un ou deux coquillages, puis poussa sa barque dans l'eau et commença à doucement naviguer vers l'horizon. La rive se fit de plus en plus lointaine, alors que Nüwa se laissait glisser vers les nuages sans prendre garde.

    Jingwei essaie de combler la mer

    Soudain, le vent se leva ; les nuages volèrent jusqu'à elle et l'orage éclata juste au-dessus d'elle. Des trombes d'eau tombaient et ne lui accordait aucun répit, mais elle apercevait encore la rive ; elle mit toute son âme dans sa tentative pour regagner la terre ferme.

    Jingwei essaie de combler la mer

    Las, il était déjà trop tard, et elle avait naviguer trop loin. Tout ses efforts furent vains. Une immense vague l'engloutit et elle ne parvint jamais à regagner la rive.

    Jingwei essaie de combler la mer

    A l'instant où elle allait mourir, Nüwa se métamorphosa en oiseau et surgit d'entre les vagues. Sans cesse, l'oiseau criait plaintivement "Jingwei ! Jingwei !", les hommes l'entendant crier ainsi décidèrent de nommer ce nouvel oiseau Jingwei.

    Jingwei essaie de combler la mer

    Jingwei s'établit sur une montagne proche de la mer. La haïssant, Jingwei, chaque jour, allait invariablement jeter des pierres et des branches dans la mer, poursuivant le rêve insensé de la combler un jour.

    La mer ne comprenait pas sa futile tentative ; vint un temps où, courroucée, elle s'adressa à Jingwei : "Pauvre oiseau, que fais-tu donc ? Ne vois-tu pas que tout cela est inutile ? Tu pourrais jeter des branches et des pierres dans l'eau pendant cent ans, pendant mille ans, pendant cent mille ans que tu n'aurais aucune chance de jamais me faire disparaître !"

    Et Jingwei de lui répondre : "Et alors ? Je ne permettrais pas que d'autres, comme moi, meurt noyer. Je ne te permettrais plus de tuer quiconque. Un jour, je te ferais disparaître, je te comblerais et te changerais en terre. Et si mille ans ne suffisent pas, alors je continuerais pendant dix mille ans ; si dix mille ans ne suffisent pas, je continuerais des milliers de milliers d'année et si tu es encore là, alors je continuerais des millions, des milliards d'année ! Je continuerais jusqu'à le fin du monde s'il le faut !"

    Jingwei essaie de combler la mer

    Depuis ce jour, Jingwei ne cesse jamais de charrier des pierres jusqu'à la mer, ne prenant jamais le moindre repos. Et ses enfants, et les enfants de ses enfants l'aident dans cette tâche sans vains, espérant qu'un jour la mer enfin soit comblée.

    Il arrive parfois, de nos jours, que l'on puisse apercevoir l'un des descendants de Jingwei laisser tomber des pierres dans la mer, car leur quête n'a pas encore trouvé sa fin.

    Jingwei essaie de combler la mer

     

     

    Salut tout le monde ! Je mets le commentaire à la fin, parce que je n'avais pas envie de plomber l'histoire en mettant une explications de dix lignes au début.

    Déjà, pour commencer : je suis assez... comment dire... sceptique vis-à-vis de la nouvelle politique d'eklablog. Je hais les pubs. La simple idée d'en avoir sur mon blog est un genre de cauchemars. Hélas, je n'ai pas l'argent pour payer le premium (enfin si, je pourrais en jeûnant trois repas par mois, mais bon...), du coup je ne peux que vous encourager à installer un bloqueur de pub (du genre adblock - d'ailleurs il faudrait que je pense à l'indiquer dans la page d’accueil et dans ma page de profil)

    Ensuite, pour ce qui est de cette histoire, il s'agit d'une légende/conte chinois, qui se veut une ode à la persévérance (en gros, le message c'est : "même si l'objectif est inatteignable, il faut continuer quand même"). Je devais faire un exposé pour mon cours d'orale de chinois, et j'ai choisi de raconter cette histoire (en chinois, évidemment, mais je ne vais pas vous donner mon texte, parce que mon niveau de chinois et... euh... très passable ?), et comme aucune image sur internet ne me convenait je les ai faites moi-même. Bon, j'ai un peu manqué de temps, du coup certaines sont très médiocres. Peut-être qu'un jour je les améliorerais (et que je ferais une vraie écriture du conte, mais ce n'est pas pour tout de suite).

    Détails inutiles, Jingwei s'écrit  精卫 en chinois.

    Petit bonus, un dessin des coquillages que ramasse Nüwa :

    Jingwei essaie de combler la mer

    Sinon, je n'ai pas dessiné grand-chose ses derniers temps (déprime + examens + fatigue parce que j'ai eu quatorze semaines de cours d'affilé sans vacance + stress à cause de problèmes administratifs), mais il me reste de vieux dessins à poster (enfin... si ça vous intéresse), et je compte faire un nouveau thème (pour les deux ans du blog, tout ça).

    Bref. Si ça vous a plus, n'hésitait pas à me le dire, illustrer des mythes et des légendes ça me plaie bien, mais si ça intéresse d'autres gens c'est encore mieux.

     


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